Non. Mais elle recrute déjà avec toi
Le fantasme est tenace : une intelligence artificielle autonome, capable de sourcer, évaluer, sélectionner, recruter. Terminator version RH. Sauf que, pour l’instant, la réalité est bien plus nuancée et bien plus stratégique.
L’IA est déjà là. Mais elle n’a pas ton intuition
Aujourd’hui, l’IA structure le recrutement. Elle trie les CV, automatise les entretiens vidéo différés, classe les candidatures selon des critères préétablis. Des algorithmes comme ceux de LinkedIn Talent Insights extraient des viviers entiers de candidats passifs. Résultat : des heures gagnées. De la performance opérationnelle.
Mais confier à l’IA la décision finale ? Risqué. L’IA ne lit pas entre les lignes. Elle ne comprend pas le non-dit, les signaux faibles, le décalage culturel. Elle applique des règles. Le recruteur, lui, arbitre, creuse, challenge. Il comprend l’humain derrière le profil.
Le risque ? Croire que l’IA suffit
Dans certaines entreprises, on s’enthousiasme trop vite. Résultat : des process biaisés, des talents écartés pour de mauvaises raisons. Exemple : une IA entraînée sur des données historiques discriminantes reproduira les mêmes erreurs. Amazon en a fait les frais dès 2018. Son outil interne écartait les femmes pour des postes techniques. Pourquoi ? Il avait appris à partir de données majoritairement masculines.
Ce que les meilleurs font déjà
Les entreprises performantes ne remplacent pas leurs recruteurs. Elles les arment. Elles forment leurs équipes aux outils d’IA, tout en gardant l’humain au centre. Elles investissent dans des stratégies de « talent intelligence », analysent les données marché, les taux de conversion, les temps de recrutement.
Elles savent que la technologie ne remplace pas l’expertise. Elle l’amplifie.
Ce que ça veut dire pour toi
L’IA ne recrutera pas à ta place. Mais elle peut mieux recruter avec toi si tu maîtrises ses usages, ses limites, ses biais. La vraie question n’est pas « L’IA va-t-elle me remplacer ? » mais : « Suis-je prêt à intégrer l’IA pour faire mieux que mes concurrents ? »
Alors, tu préfères qu’on discute en terrasse de tes besoins en recrutement autour d’un café ou seul face à ton ordinateur ?
Publié par :