
Le 29 avril 1945, les femmes votaient pour la première fois en France lors des élections municipales. Un moment historique, fruit d’un long combat, qui marquait leur entrée officielle dans la vie démocratique. Aujourd’hui, 80 ans plus tard, alors que ce droit fondamental semble acquis, l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde professionnel reste un objectif à atteindre.
Un progrès indéniable… mais incomplet
Au fil des décennies, la place des femmes dans le monde professionnel a considérablement évolué. Elles représentent aujourd’hui près de 48 % de la population active en France. L’accès à des postes qualifiés, à la formation supérieure et aux responsabilités s’est généralisé. De nombreuses lois – notamment la loi Roudy (1983), la loi Génisson (2001), la loi Copé-Zimmermann (2011) ou encore la loi Rixain (2021) – ont cherché à corriger les déséquilibres.
Pourtant, les chiffres révèlent des inégalités persistantes :
- Écart de salaire : Les femmes gagnent en moyenne 15 % de moins que les hommes à poste équivalent (INSEE, 2023).
- Plafond de verre : Les femmes restent largement sous-représentées dans les postes de direction ou dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
- Secteurs genrés : Les filières restent très segmentées, avec une majorité de femmes dans les métiers du soin, du social ou de l’éducation, et une forte présence masculine dans la tech, l’ingénierie et les postes décisionnels.
- Charge mentale et double journée : En parallèle de leur vie professionnelle, les femmes continuent à assumer la majorité des tâches domestiques et parentales.
De nouvelles exigences sociales
Les jeunes générations, plus sensibles aux questions de justice sociale, d’inclusivité et de diversité, poussent les entreprises à se transformer. L’égalité femmes-hommes n’est plus seulement une question légale ou morale, elle devient un critère d’attractivité et de performance. Des études montrent qu’une plus grande mixité améliore la créativité, la prise de décision et la performance économique.
Les outils existent : l’Index de l’égalité professionnelle, obligatoire depuis 2019 pour les entreprises de plus de 50 salariés, incite à plus de transparence. Mais les sanctions sont rares, et les améliorations souvent lentes.
Que reste-t-il à faire ?
- Rendre les salaires transparents et veiller à une stricte égalité de rémunération.
- Favoriser la mixité dans tous les secteurs, en luttant contre les stéréotypes.
- Accompagner les carrières féminines, notamment après les congés maternité ou les périodes de temps partiel subi.
- Sanctionner réellement les discriminations et le sexisme ordinaire en entreprise.
- Promouvoir des modèles féminins inspirants, à tous les niveaux hiérarchiques.
80 ans après ce premier vote historique, les femmes continuent de se battre pour une égalité pleine et entière, y compris dans le monde du travail. L’égalité en entreprise n’est pas un luxe, c’est une exigence démocratique.
À nous tous d’en faire une réalité !

Publié par :